Voyage initiatique en rue Chinoise (avril 2007) Frédéric JAUDON

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Photos : Olivier Le Clouerec

Une bouteille à la mer … de Chine
Avant de débarquer à Pékin, j’ai lancé un petit message dans la blogosphère sino-française :
« Je suis artiste et chaman urbain à Paris ( www.cyclebi.com/jaudon ). Je serai entre le 9 et le 20 avril à Pékin. Je viens m’imprégner de la rue chinoise et établir des contacts fraternels et culturels dans la cité. Je m’obstine à créer du sens et du lien dans notre village planétaire ( www.cyclebi.com/humus ). Je circulerai avec deux vélos originaux que je laisserai sur place ( www.cyclebi.com ).
L’un d’eux comporte un ballon de foot dans sa petite roue avant ( www.cyclebi.com/foot ). Il est convivial et particulièrement approprié à l’événementiel. Je cherche aussi à le présenter à la presse, sponsors et autres partenaires en vue des jeux olympiques 2008. Les étonnantes performances de ce vélo ergonomique, fabriqué en Chine, lui ont permis de remporter le « Grand Prix du Concours Lépine 2000 » et de participer à de nombreux salons et émissions de télévision ( plus de 10 millions de téléspectateurs français).
Un bain de peuple
Plusieurs réponses constructives m’ont permis d’optimiser mon voyage éclair sans nuire à la qualité de mes rencontres. J’ai pu croiser un large spectre de belles personnalités allant d’artistes chinois à des experts commerciaux en passant par divers journalistes. La variété de leurs motivations et de leurs regards m’a permis d’approcher les complexités pékinoises. A côté de ces rendez-vous improvisés, mon désir prioritaire de prendre un bain de peuple a été comblé au delà de mes espérances. Ces imprégnations, rieuses et chaleureuses, ont renforcé mes convictions citoyennes d’unité dans la diversité. Chaque nation comme chaque individu se doit de valoriser son identité pour inventer les nouveaux us et coutumes de la civilisation mondiale en construction. Le peuple chinois est encore aujourd’hui très imbibé de la sagesse de ses grands penseurs même si certain ne voit que sa docilité de main d’œuvre bon marché.
La sagesse est dans le dosage. Au delà des voracités mercantiles de notre ruée vers l’or jaune, sachons capter et respecter les subtilités du vivre ensemble chinois même si le contexte est loin d’être idyllique. L’occident a beaucoup à apprendre de la Chine qu’elle se représente trop souvent comme une fourmilière où la base est uniforme et effacée. Une des plus grandes leçons que j’ai reçu du petit peuple, est sa capacité à exister d’une manière ou d’une autre, individuellement et collectivement.
Déambulation vélocipédique empathique
Tôt le matin, je cherchais un parc pour apprécier l’assiduité du plus humble dans sa pratique des arts de mises en valeur du corps et de l’esprit. Chacun arrête le temps pour nourrir son entité et s’inscrire dans l’uni-vers. J’ai admiré aussi ceux qui s’adonnent à la calligraphie poétique et éphémère avec de gros pinceaux gorgés d’eau. Ces dépositaires de la culture font renaître de vieux caractères oubliés.
Tout au long de la journée je traversais la capitale de part en part et en tous sens. Je me suis souvent immiscé respectueusement au cœur des hutongs les plus pauvres. Mon vélo insolite m’a ouvert de nombreuses portes et de nombreux cœurs. La curiosité réciproque a provoqué une qualité d’échange et la barrière des langues a favorisé le para langage. Nous ne pouvions pas parler de Confucius ou de Lao-Tseu mais mettre en pratique leur sagesse. Ces moments simples de tentatives de communication intuitive m’ont touchés en profondeur.
Tard le soir, je déambulais encore au hasard pour trouver les espaces consacrés à la convivialité et aux divertissements. J’y ai croisé une vaste mosaïque d’individus, du solitaire en costume aux familles en pyjama. De l’expert au débutant, chacun danse, jongle, chante, joue de la musique ou s’attroupe pour regarder les autres avant de repartir un peu plus loin picorer une nouvelle curiosité. Ce pouvait être des couples de valseurs ou un groupe d’octogénaires en costume régional à paillettes qui s’appliquent, munis d’éventails, à répéter une chorégraphie répétitive au son d’un transistor vacillant et grésillant. Ce pouvait être aussi des patineurs slalomeurs à roulettes, rois de la marche arrière et du dérapage contrôlé. Mon vélo ballon de foot provoquant lui aussi des attroupements, j’évitais de rester trop longtemps au même endroit pour ne pas trop perturber les convivialités.
Vélo Perso
Ce n’est pas par hasard si je suis venu m’imbiber de la rue chinoise avec un vélo original. Ce modeste moyen de locomotion n’a pas que la capacité de résoudre les problèmes matériels de circulation, de stationnement ou de pollution. Il est avant tout idéal pour créer du lien social et culturel dans les cités. Il donne de l’indépendance, de la liberté et même de la dignité quand on le personnalise. Sur ce dernier point, mes multiples expériences de customisation artistique ou atypique de vélos, m’ont montré que ces chevaux de fer métamorphosés donnaient beaucoup de fierté à leurs utilisateurs. Je m'entête à persuader les citadins de singulariser leur montures pour affirmer leur identité. Plus le monde et ses valeurs ont tendance à se niveler, plus les individus ont besoin de se différencier pour exister. Le vélo rempli pleinement cette aspiration et s’avère en plus un remarquable outil citoyen, en particulier la jeunesse, pour apprendre et développer le respect de l’autre.
Des graines de culture
J’ai laissé mes deux vélos dans la capitale de l’Empire du Milieu. J’espère qu’ils rouleront beaucoup et procureront aux gens qui les montent les mêmes jubilations urbaines que je ressens. J’ai adoré me noyer dans le flot hétéroclite des triporteurs pour tricoter des trajectoires hallucinantes improvisées au dernier moment. Je me sentais beaucoup plus en sécurité et en liberté que dans la circulation agressive parisienne. Il me faudra beaucoup de temps pour décanter et assimiler ce premier voyage initiatique. Des milliers de sourires croisés, du chiffonnier en quête de la moindre bouteille vide au rustineur de chambre à air en passant par les multiples petits métiers à trois roues. Tout n’est pas rose en cette année du cochon il y a aussi de nombreuses grosses voitures noires aux vitres copieusement fumées pour masquer les nouveaux riches.
J’ai quand même semé quelques graines pour d’éventuels projets d’événementiels autour du vélo et pour une fabrication locale. Je reste ouvert à tous projets de partenariat autour de mes diverses activités.
Je remercie encore toutes les personnes qui m’ont accueilli et indiqué les bons chemins.
Merci à la Chine pour ses leçons particulières de dignité et de jovialité.
Frédéric Jaudon - Paris - 06.60.82.60.42

Mon correspondant à Pékin : Olivier Le Clouerec

Téléphone portable : 1352.2881.230

Quelques traces de mon voyage sur la blogosphère :

Site Radio 86 :
Article + lien au centre de la page
Interview audio :
www.radio86.fr/decouvrir-et-apprendre/voyage/3853/frederic-jaudon-en-selle-vers-pekin


Site Un Fontainois à Pékin :
Article Pékin : J'ai testé le "Bi" cycle ! :
www.fontaine38.fr/olivierleclouerec/index.php?2007/04/13/402-le-velo
Galerie photos :
www.fontaine38.fr/olivierleclouerec/index.php?gallery/general/frederic-jaudon-a-pekin
Interview audio dans un Hutong :
Bientôt sur la page d'accueil de www.fontaine38.fr/olivierleclouerec
Article
: Crevaison pékinoise :

www.fontaine38.fr/olivierleclouerec/index.php?2007/05/18/439-ma-vie-a-pekin

Site TouteLaChine :
Article
: Frédéric Jaudon, les déambulations d'un chaman urbain à Pékin :
www.toutelachine.com/article.cfm?id=104596

Site Odissée :
Témoignage
1 : Frédéric Jaudon, rechercher et développer l’empathie entre les êtres et les peuples : www.odissee.info/ressources/ressource.php?ID=855&type=temoigna
ge&groupeID=0&vue=detaillee&total=187
Témoignage
2 : Philanthropie et Gouvernance :

www.odissee.info/ressources/ressource.php?ID=874&type=temoignage&groupeID=0&vue=detaillee&total=152

Copie de l'article paru juste avant le voyage à Pékin sur le site de Radio 86 :
Frédéric Jaudon, 56 ans, est artiste urbain, ou plutôt, un “shaman urbain” comme il se présente. Inventeur utopique, il cherche à mettre en contact les différentes cultures de notre planète. Ce week-end, il s'envole vers Pékin avec deux vélos au concept original pour attirer l'attention et faire des rencontres.Invité en Chine par une de ses amies, Frédéric Jaudon saisit cette opportunité pour circuler dans la capitale chinoise entre le 9 et le 20 avril, susciter l'intérêt des gens sur ses vélos et y faire des rencontres “humaines”. Ses créations sont en quelque sorte sa carte de visite. Elles cherchent “à créer une réaction en face” pour provoquer l'établissement d'un contact. Et ses vélos sont encore plus qu'un prétexte au contact, ils sont un symbole du lien de nos cultures. En effet, pour lui, l'image du vélo est celle qui réunit le mieux les gens. C'est la simplicité, le rapport à l'autre, et plus particulièrement pour son engin, “un vélo citoyen” comme il le définit.
De drôles de vélos
Ces vélos peuvent facilement attirer l'attention (Image: Frédéric Jaudon)Ces vélos peuvent facilement attirer l'attention (Image: Frédéric Jaudon) Les deux vélos ont le même cadre et sont “classiques” en ce qui concerne la partie arrière. C'est au niveau du guidon et de la rue avant que se trouvent les originalités. Pour pouvoir redresser la posture de l'utilisateur, il a fallu réduire la taille de la roue avant et en mettre une de 12 pouces.

Les avantages de ces changements sont multiples. Ils permettent tout d'abord une très grande puissance tout en étant particulièrement maniables grâce à la petitesse de la roue avant. Mais surtout, et c'est probablement leur atout majeur pour tous ceux qui utilisent régulièrement leur bicyclette, il évite le mal de dos !

Sur le plan esthétique, un des deux vélos est “classique” et équipé d'un porte-bagages. L'autre est monté avec un ballon de football sur la roue avant. Pourquoi un ballon de football ? D'abord parce qu'un ballon correspond au diamètre de la roue, ensuite parce que le côté artiste de ce créateur l'y a poussé et parce que “c'est quelque chose qui attire l'œil”.
Fonctionnels dans leur conception, Frédéric Jaudon les perçoit également dans l'ordre du culturel et du convivial. “C'est un rapport humain” et, d'une autre manière, chaque vélo incarne une identité. Pour ce shaman urbain, dans notre société qui tend de plus en plus vers la mondialisation, et il est important que nous ayons chacun notre propre personnalité que ce soit avec un ballon de football sur la roue avant de notre vélo, ou autre chose…
Ces vélos sont-ils à vendre ?
La forme du cadre permet de donner une grande puissance et une grande maniabilité (Image: Frédéric Jaudon)La forme du cadre permet de donner une grande puissance et une grande maniabilité (Image: Frédéric Jaudon) Ces vélos ont, en réalité, déjà été lancés commercialement en France. Malheureusement, malgré un engouement qui avait suivi des passages à la télévision, le fabricant français n'a pas distribué le vélo dans ses 300 points de ventes et le vélo n'était trouvable nulle part.

Lors de son passage en Chine, Frédéric Jaudon, espère aussi pouvoir promouvoir son vélo et avoir accès à une visibilité qui lui attirera des clients ou des investisseurs. Mais ce dont il a surtout besoin, c'est quelqu'un qui pourrait s'occuper de son “bébé” sur un plan commercial car lui-même est plus un artiste qu'un commercial, et est déjà impliqué sur différents projets.

“Je viens m’imprégner de la rue chinoise et établir des contacts fraternels et culturels dans la cité. Je m’obstine à créer du sens et du lien dans notre village planétaire”.

Par cette assertion, Frédéric Jaudon, réaffirme son côté de shaman. Ce côté qui lui fait aimer le contact avec les gens, qui lui permet de créer un espace d'écoute, un espace d'échange. “Je portais la parole des gens” explique-t-il en mentionnant son projet passé : Agora Mobile. Dans ce projet il avait alors créé une monture sur laquelle il avait attaché quelques messages. Après avoir circulé une dizaine jours, il avait récolté plus de 125 000 messages, de toutes les langues, qu'il transportait à travers Paris.

Et si Frédéric Jaudon ne sait pas encore ce que lui inspirera ce voyage en Chine, il savoure à l'avance la richesse des contacts humains qu'il va pourvoir créer.

Auteur : Daniel Ernult


Réparation pékinoise : la rapidité, la qualité du service et un grand sourire pour 5 rmb
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Frédéric JAUDON - 06.60.82.60.42
15, rue Etex, 75018 PARIS


Dossier Artistique :
www.cyclebi.com / dossier
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