Janvier 2011
TOUT EST A VIVRE de L.M. ELORE
Genre : Manifeste et Auto-fiction

L'auto-fiction d'après Serge DOUBROSKY, est un texte où l'individu se met en avant pour montrer sa confrontation à la société et cette confrontation est forcément violente.

Fragments, de roman, journal, prose et poésie

Je suis.

Photographe à Belleville dès la fin des années 80 90. J'ai osé.

La confrontation aux dures réalités éclaire et renouvelle mon regard.

Cela n'a pas plu à certains, pas fait plaisir et même pire, c'est possible.

Je pourrais dire, cela vient forcément de moi, de mon attitude, de mon

comportement, de mon incapacité, de quelque chose, que je n'ai pas

suffisamment assimilé, voilà, je ne le dirai pas. Je ne ferai pas ce plaisir.

J'ai un caractère de mustang, j'ai cherché, j'ai trouvé la question.

Nos mondes sont-ils solidaires ? Je ne suis pas un monde à part.

D'emblée se pose la question de mon engagement dans la société.

D'emblée la question de l'influence du processus de création

Sur le parcours de ma vie et de la régénération de l'âme se pose à moi.

La création artistique devient à mon égard, accompagnatrice de

transformations, de croissance, d'élévations graduelles, du passage d'un état

ancien à une nouvelle manière d'être, jusqu'à passer le mur du son.

Booummm !

Femme, sous influences régressives, à l'approche de la quarantaine,

face au monde, j'ai osé choisi ma vie comme " je l'ai voulu "
!
La liberté d'aller avec de grands yeux vers ce qui me regarde. L'étonnement.

Paris -Belleville Prendre le temps du face à face. Créer et m'engager dans

l'émancipation. Aller vers les autres, tous les autres. Belleville, je t'aime !

Née après guerre. Issue d'un amour improbable de deux cultures.

Petite fille des années cinquante.

Adolescente des années soixante.

Adolescentes des collèges mixtes initiés par André Malraux.

Adolescentes des idéaux d'émancipation de femmes. Liberté.

Femmes aux boulets chevillées. Sacs de nœuds bien cachés.

Sacs à dos, remplis de linges sales, non lavés en famille.

Rêves d'amours, enfants, famille, respect mutuel, les arnaques de cœurs.

Culpabilisation. Belle, intelligente, quel est donc ton problème ?

Tu as des problèmes ? Tu as des problèmes ! Tu es le problème.

Qu'est ce que tu veux ? La liberté ! Belleville Blues chantait l'espoir d'advenir.

Photographier des étrangers venus, je ne sais d'où, de la Terre entière.

Urgence et surdité. Reste à ta place. Je ne te reconnais plus.

Dans son échec à être, c'est la vulgarité des morts- -vivants.

Dans son échec, les dures réalités sont l'apanage de la dissidence.

Je cherche des échappatoires. Une multitude de questions. Les tangentes.

J'ai 37 ans. Un mal dit. Un mal. Point de réflexion. Point d'amour.

Un mal à dire. Un mal à se dire, à se voir et se dire mal aimée.

Puis un jour, au salon, assise dans la position du penseur de Rodin,

c'est vrai, une provocation puissante, une interpellation imprévisible,

irrésistible, intempestive m'appelle à la création artistique.

Ai-je droit à cette voie ? Tout mon être y aspire. Un graal. Un défi.

Aucune parcelle, aucun atome ne dit non à cette absorption profonde.

Quelque chose m'a touchée au cœur. Une part d'éternité pensais-je !

C'est ainsi que j'ai dit oui. OUI de tout mon être. Mouvement original.

Lumières étincelantes d'une rivière de diamants ! Plans sur la comète !

Je ne suis plus la même. Belle et rebelle. Révolte. Colère. Faire face.

Mes convictions sont là.. Chercher et trouver mes racines. Mission.

Du désastre. D'une vie sans astre. Convictions à être fraternité.

En un instant, un flash ! Ma conviction d'aimer l'autre éclate. Similitudes.

Un instant, imaginons le chemin ! Etre photographe dans la rue.

Désirs-errances vers les inconnus, réfugiés d'Alger, de Kinshasa à Paris.

Tout est à vivre. TOUT EST A VIVRE ! Nouveautés. Satisfactions.

Passage de la flamme vacillante d'une bougie ventée de la nuit à la vie.

Ma décision intérieure, venant de Dieu sait d'où, prend volonté en moi.

Ce brin de volonté se développe et s'insinue dans les interstices.

Le château de cartes s'écroule. La reine du donjon est sans maison.

L'aventure commence avec son lot de mésaventures en séries.

Prétention insolente, arrogante ou élan vital ? Mon autorité contestée.

Mon entité d'artiste raillée ne trouve nulle part où se poser, un lieu

où la puissance de la fraternité absout toutes les différences sociales !

Je croyais à notre humanité, où les hommes, les femmes, sont

participants …je vois des " prés gardés " farouchement protégés par

les bien nés ou apparentés… y compris les collectifs de" l'Entre-Nous"

Dans leurs stupéfactions, à mes interrogations, tous sont d'avis,

" Il ne peut pas y avoir d'artistes spontanés. Etre soi-même. Négation.

Un libre choix ? Etre photographe, peintre et non-secrétaire ou infirmière.

Mon regard et ma vision du monde est une névrose sociale pour certains.

Excellente photographe pour d'autres. Mon être en devenir citoyenne.

Laissons-la. Elle se rétractera. D'autres, c'est une sainte ! C'est un homme !

Refoulée. Délaissements. Mélancolies. Tristesse. De l'autre côté du miroir.

Ecartèlement, dualité, enthousiasme. Fragile mais combative et naïve.

Un choix s'impose. Que signifie être artiste dans l'âme ? Je le suis.

J'entends leurs voix douteuses... S'improviser artiste, à quarante ans ?

Une conversion ? Une nature profonde révélée ? Debout sur la brèche,

Que puis-je ? Est-elle mon alliée ? Elle me tient, me veut entière.

Elle veut un engagement. Tout est à vivre. Personne ne suit l'idée.

Regardant ma vie de tous les côtés, quelques rencontres. Qui entend ?

Je suis déjà au bout du rouleau. La surdité partout. Le béton. RIEN.

Artiste les yeux ouverts. Où est mon étoile ? Pas de véritables satisfactions !

Pas de liberté, négation de la volonté. Aventureuse. Je marche. Exaltations.

Je choisis d'aller vers l'inconnu. Tout est à vivre. Je marche. Je vois.

Je cherche un regard ami, fraternel, une intelligence ouverte.

Rien, ne vient m'affirmer dans ce sens, en fait au quotidien,

je m'affaiblis … Je m'affaiblis. Je m'affaiblissais... Présence.

Coupable de transgressions sociales. Photographier des étrangers.

Injonctions. Ne pas dépasser les frontières des idéaux féminins.

Mon passé est encore présent. Quelles seront mes avancées ?

Le conflit trouvera t-il des issues favorables à mon autonomie ?

Les combats des contrôles et des maîtrises sur soi s'affrontent.

Un avenir irréel à réaliser. Tout est à vivre. TOUT EST A VIVRE.

Comment ai-je pu accéder à ce choix sans préliminaire ni concertation ?

Mon choix. Mon premier choix véritable. C'est mon choix. " C'est ton choix "

Décider de continuer serait donc une lubie, une folie d'après les pensants.

Qu'est ce que la bonne aventure ? L'aventure artistique ? Le processus ?

Me croiriez-vous, si je vous dis ce que mon oreille intérieure, en un instant,

dans une sensibilité exacerbée, a entendu. " Ce pouvoir d'aller t'appartient".

La question de l'engagement s'imprime en moi. L'exil et l'exode aussi.

L'urgence de photographier à Belleville, les désirs d'être reconnue digne.

J'avais distinctement entendu : "Prendre responsabilité avec la vie".

La décision s'invite à croître comme une fleur au printemps. Extraordinaire.

Alors, " Comme, on l'entend " peut-on vivre sa vie ? Vivre son engagement !

Le peu on me l'enlève. Pas d'autonomie. Je marche. Je photographie.

Tant de beauté des visages dans la misère, je découvre notre humanité.

Avec mes idées où la conscience de soi passe par le regard de l'autre,

je perds le nord et du temps à me décoller des impérialismes machistes.

Courage, fuyons nous cacher ou bien, allons ! Je marche. Je photographie.

Un axe, une direction et une responsabilité sont m'aider à saisir le sens.

Une nécessité intérieure. Une exploration des émotions. Je me balade.

Mon engagement individuel est une rareté que combat la société de

ceux qui se pensent et se croient supérieurs en actes et en pensées.

Je deviens exploratrice de ma déroute de femme, de mère, d'auteur.

Une aventure. J'ai frappé aux portes, qui a voulu accueillir ma marche ?

Une direction, une décision, mais ici à Paris, quelle vie ? J'expose ici, là.

Croire à ma révolution intérieure augmente mon écoute. Reliance et identité.

Je photographie les réfugiés, les rejetés, les étrangers, les vieux, les murs.

Une volonté fond en moi pour réaliser l'autre, " La rejetée " des profondeurs.

"La rebelle" " L'insoumise ", celle promise à l'holocauste, surgit avec vigueur.

Celle des fins fonds, des tréfonds, gorges sombres, abysses,

à contre courant, dans les profondeurs des abîmes, du feu de l'enfer,

elle est emportée vers la vie. La vie de l'artiste. Celle qui crée et dit.

De belles occasions, il y en a eu à portée de main mais loin des cœurs.

Toutefois pas d'hospitalité au sens noble d'une relation fraternelle. Qui ?

Qui a vu mon engagement, la beauté du geste, qui a osé le cautionner ?

Le combat avec les oppositions. Pourquoi tant de freins ? Leurs peurs.

L'altérité. Photographe des exilés. Photographe des exilés, réfugiés.

Flux et reflux urbains. Ma liberté d'aller. Les exclusions. Ma vision.

Propositions artistiques, sans prix. Regards croisés. Je suis là.

Oser aller voir dans la rue. "Te faire mordre la poussière" a t-il dit.

Vivre ma vie m'arrache douloureusement à un monde en train de

m'engloutir par ses préjugés, ses condamnations sans procès.

Sur ma tête, tous les jours, le combat fait rage. Me contraindre. Exclue.

Le pire, j'affronte les oppositions forcenées contre mon enfant, ma douce,

ma tendre enfant, ma fille et la mère que je suis. Restrictions. Mortifications.

Innocente victime au deuxième degré. Le nombre fait unanimité. Leurs peurs.

La force destructrice des petits arrangements. Asservissement. Que faire ?

Je veux chercher la source et le vent. La force d'être celle que je suis.

"Sur la colline, cherche la source, elle est cachée", me dit mon père.

Lui, il a dit : "Bon vent ma belle". Et du jour au lendemain, il s'est évaporé.

Un autre m'a dit : " Ne refuse pas tes racines. Marranes, mauranes ?

Une autre a dit : " Chacun a un langage personnel unique et universel".

Une autre a dit : " Donne vie à ta liberté, celle qui advient en toi!

D'autres, "L'union fait la force". "L'amour est suprême" me dit une autre.

Ah bon ! Le cherchant, je l'ai trouvé, il est là pour regarder la réalité en face.

Face à face, ma mère m'intimait " Baisse les yeux, sacrée reboussière ".

Il y eut un cri dans le ciel. Un cri d'enfant. Dépossession. Initiation.

Un jour, de grands vents, j'ouvre toutes les fenêtres.

Décidée, de ne pas me soumettre au banal idéal féminin, je suis prête.

Je passe la porte, je regarde à droite et à gauche, je descends la rue,

l'écharpe en avant au-dessus de la tête, le voile gonflé du souffle

de vie, tel un bateau flottant sur un monde en train de s'engloutir.

Je sors photographier, urgence de voir et d'en témoigner. Donner à voir.

Belleville, mon amour ! Belleville, je t'aime ! Expositions ! Belleville Blues !

Photographier, ces regards, remplis d'espoirs d'advenir à Paris- Belleville.

Une passion de l'autre. Une connaissance de la face cachée de ce monde.

Contestée dans ma vie professionnelle et ma survie familiale. Pauvreté.

Cette guerre économique ne me permet pas d'accéder à mon autonomie,

à mon engagement professionnel me déstabilise, me harcèle, m'appauvrit.

Partir. S'envoler. Partir sans laisser d'adresse. Etre hors d'atteinte.

Mettre fin à des nuits de cauchemars, à voir nos valises sur le trottoir.

A nous voir, ma fille et moi, ne sachant où aller, hospitalité où es-tu ?

Disons, je m'enfuis, pour la première fois, sans compter toutes mes

petites fugues vécues ou non, mes désirs de fugues, comme prendre un train

vers n'importe où, n'importe lequel, celui qui vient, s'écarter, s'éloigner,

fuir l'injustice, les violences et l'indignité des dominants sur les faibles.

Le compte à zéro. Puis au 36éme dessous, mettant ma foi dans cette

survivance, d'épreuves, de grâces, de dénuements, de misère, je descends

graduellement plus avant dans l'enfer de ma vie, la mienne. La misère.

Femme du peuple, je me savais, Je le suis. Mère et artiste aussi.

Mon projet de la photographie sociale, j'y croyais. Je l'ai fait.

Les professionnels du sujet, oui, mais c'est trop artistique; cadré trop près...

D'autres, " tu es une vraie Doisneau"" Pas de suite professionnelle véritable.

Oui, le sujet de l'immigration en 86/ 95 c'est chaud, surtout des photos.

La pression des préjugés me voir rentrer au bercail ou " m'avoir jusqu'à l'os"

J'ignorais à quel point il me faudrait lutter. Effondrement. Désirs de fuite.

Dans la désignation de mère indigne, indignée, révoltée, je pleure.

Je renonce à une partie de ma vocation à l'art par amour de ma fille.

Ma jeune et douce fille, les lèvres rosées et sentant bon l'eau de parfum.

La photographie sociale s'éclipse de mon univers. J'en suis désolée.

Subversivement l'ironie du sort est là. Sublimité, un déplacement se fait.

Mes douleurs à mon renoncement professionnel s'échappent !

Les lignes, les couleurs, les formes sont là, étalées sur les papiers

machine à écrire de l'imprimante " Brothers" et moi otage au foyer.

Mon cœur se déchire. Brisé. Il pleure comme des jours sans pain.

Provocations. Vocation qui se délie dans les douleurs et les couleurs.

Se souvenir de la première fois avec le pinceau, le tremper dans le

verre d'eau, le battre dans le godet de la couleur bleue, la faire monter,

voir l'émulsion des bulles, une alchimie, puiser foi dans ce geste,

marcher sur l'eau, perdre pieds, s'abandonner à l'élan, être propulsée

dans l'air, et atterrir sur la feuille blanche dans des arabesques

bleutées. Ouvrir le mouvement. S'engager en couleurs. Pleurer.

Explorer toutes les couleurs des bleus de l'âme. S'épancher.

L'exode. L'Exil. L'art de la couleur est donné, je ne lui ai pas résisté.

IL est mon compagnon d'aventures, explorateur des profondeurs.

Exilée volontaire. Il m'offre la chance de faire corps et âme avec moi.

Il explore ma vitalité et ses ardentes tendances d'aller au cœur.

Il permet de découvrir en soi, cette part singulière. J'espère l'inespéré.

Naufragée et solitaire comme Job, j'ai le privilège d'un cœur simple.

L'artiste dans sa face cachée au monde, ne désespère pas.

Mes éclats de rires de joie sont mes diamants éparpillés

L'une et l'autre, l'artiste et l'âme d'une guerrière bien née, sont dans

la solitude et l'estime de soi, mes plus fidèles et chères amies.

Etre ou ne pas être, celle que je suis, c'est ma question d'actualité.

Réalisatrice, entre mélancolies et satisfactions, c'est à moi d'en conter.

L'écriture, venue dans ma vie, tel le tricotage d'un douillet lainage,

elle vient sécuriser la grande faille de mon exil. Manifeste.

Elle est mon style, ma voie, mon art. Ma route sans retour.

La marche. Chanter l'inaltérable, d'une danse chaloupée et swinguée.

Mon flambeau ! J'ai réalisé un rêve. L'œuvre peinte libérée chante !

La vie m'a transformée, non pas sans souffrance, non pas sans perte

périssable, mais avec courage, métamorphoses, vivacités et curiosités.

J'en suis émue. Je suis devant vous sans fausse pudeur, mon cœur à nu.

Non plus l'épée de Damoclès mais avec le drapeau élevé de ma dignité.

Je surfe sur la crête de la vague du présent sans peur du rouleau.

La Victoire sur les préjugés. Créations des valeurs et libertés nouvelles.

Allons-nous réussir le nécessaire défi du changement intérieur ?

Où en sommes-nous ? Malgré tous les risques pris, j'ai tenu bon,

Je suis aussi Paroles et Emergences des cités, villes, villages de France,

avec cette énergie que nous mettons à transformer les choses.

Déterminée, comme l'aigle, droit dans les yeux, voyons la fraternité.

Et par les fenêtres ouvertes, rajeunies, à tire d'elles, nous allons.

Plus rien ne peut nous retenir, fières et fortes ayons la liberté

de décider de nos vies ici et ailleurs, aujourd'hui et demain.

Femmes résilientes, osons avec un plaisir non dissimulé de poser

la question fondamentale de l'égalité devant les choix de vie.

Au-delà des apparences osons dire, il n'y a pas de citoyenneté sans dignité.

Je peux aussi dire combien la qualité de mon regard photographique

posé sur les êtres et qui ne fut pas socialement soutenu, est une perte.

Par bonheur, à un moment la parole prend sa place dans ma vie.

La peinture m'a collée serrée. Les paroles s'en vont, les écrits restent.

Le subjectif " Auto-fiction " ou" Manifeste " est mon nouvel engagement.

Je n'écris pas parce que je sais écrire mais j'écris pour dire. Faire savoir.

Mon écriture est un contre pouvoir contre le système misogyne, dénoncé.

Enfin Dire. Autorité et pouvoir. Je suis. Insoumise. Indomptée. Je suis.

Cette amie, je la cherchais, elle était égarée et maintenant je l'ai retrouvée.

Nous continuons à être là au présent, la main tendue. Courage à nous !

Chloé DELAUME écrit " La Règle du Je. Je suis Je. Tu es Je, alors… "

Belleville, mon amour ! Il y a déjà longtemps, il y eut un premier présent, le

film de Gorges CUKOR " Comment l'intelligence vient aux femmes ", vu par

hasard avec une amie, un jour de cafard, au cinéma Beaubourg, m'a

montrée, par la constitution des Etats-Unis, la direction de ma citoyenneté.

Vivre mon présent dans la conjugaison des sujets. Je cherchais ma voie.

Trouver ma présence au monde et la peaufiner tel le pétale de l'orchidée.

Il y eut de nombreux petits commencements pour répondre à mon appel.

Impérieuse, imprévisible est cette conviction vitale à suivre la voie de l'ART.

Cette aventure m'a conduite à trouver le courage à être soi-même.

Cette aventure m'a conduite à me manifester dans la vie publique.

Artiste et citoyenne. Belleville, mon amour ! Belleville, je t'aime !

Tout d'abord, je veux rendre hommage à toutes les femmes des arts et

des lettres connues et moins connues, debout, comme à celles victimes

de misogynie, d'écrasement de leurs facultés créatrices. Aveuglements.

Je veux préciser qu'à regarder dans le monde les réalités nous concernant

le compte n'y est pas, notre intelligence, nos esprits de créations solidaires

au service des idées et de leurs conceptions, font cruellement

défaut, à tous les niveaux, à tous les passages et dans tous les domaines

Je dis merci à toutes celles et ceux qui m'ont soutenue lors de cette

longue résistance et enfin résilience aux chocs misogynes, inhospitaliers

Qui peut se soustraire à ces idéaux féminins fabriqués et étriqués ?

Femmes nous payons les prix forts mais par force nous tenons bon.

Combien de femmes photographes se sont suicidées, comme Margareta

Cameron, Diane Arbus et d'autres, face à la dureté de la guerre économique

que leur faisaient les hommes en situation de pouvoir tenir les finances,

règne de la misogynocratie, barrant leur route à leur autonomie.

Tous azimuts, me faire capituler dans les idées que j'avançais dans les

photographies sociales qui pointaient du doigt les grandes inégalités comme

" Les dormeurs dans le métro, lors des grands froids " 93/95, " La

beauté de l'être humain malgré sa misère ", " Les enfants de Belleville "….

" La mémoire de l'enfance ", la révolution spirituelle de l'élan vers l'autre.

Mes photographies sociales et la qualité de mon regard témoignent.

Mes peintures attestent ma volonté à vivre LIBRE ! Errances. Itinéraire.

Ecrire ce feu d'artifice de 14 juillet est ma victoire où le ciel brille d'étoiles.

Comprendre. Je suis prête à tout faire pour porter l'idée et l'utopie.

A la suite de Hillary CLINTON. " LES DROITS DES HOMMES SONT LES

DROITS DES FEMMES ET LES DROITS DES FEMMES SONT LES

DROITS DES HOMMES " dans son discours de septembre 1995

Favoriser les talents des femmes qui même encouragés par la famille sans

les structures adéquates ne peuvent pas se développer à leur juste valeur.

Trajectoires. Collectives et individuelles. Je reviens de loin. Alors SWEET

Je retourne à mes premières amours, la photographie au service de l'humain.

L.M. ELORE


Certificat de dépôt à la Société des Gens de Lettres n° 2010030178